Politique, quand tu nous tiens !

Messages : 82 Localisation : Bourganeuf

Politique or not politique ?

La moniale avait tourné et retourné la question dans sa teste, lorsqu'elle avait reçu le message de la dame de Viam. Sa première envie fut de mettre la missive au feu, sans y donner de réponse, mais elle se retint au dernier moment.
Parce que maugré tout ses mauvais souvenirs en matière de politique, maugré sa réticence à mêler affaires spirituelles et temporelles, maugré les quelques rumeurs venues à son ouïe sur l'état de la politique en Limousin ; l'envie la tenaillait de tenter quelque chose, à nouveau.
Parce que la moniale était de celles qui s'attachent un peu trop vite à leur terre d'accueil, et qui cherchent à s'y investir de leur mieux, quitte, parfoys, à s'en mordre les doigts ou à regretter ses actions.
Elle se souvenait d'une tentative avortée de revenir en politique, lorsqu'elle était en Guyenne. Tout avait pourtant bien commencé, mais elle avait fini par se lasser des abus de pouvoir de certains, des esprits obtus et des menaces à peine voilées des jaloux qui ne supportaient point de perdre une élection. Comme lorsqu'elle était partie du Maine, la politique l'avait dégoûtée des affaires temporelles.

Et pourtant... Pourtant elle avait répondu par l'affirmative à l'invitation de la Carsenac, pourtant elle était présente en ce jour, après un court voyage, devant les grilles du petit castel de la Licorneuse. Parce qu'elle avait mis ses souvenirs et ses appréhensions de côté, et décidé de se donner une nouvelle chance, pour le Limousin qu'elle apprenait à aimer petit à petit, et pour tenter de luy donner un nouveau souffle, après tant de jours sombres.

Le visage peu amène d'un garde visiblement dérangé dans son occupation par l'arrivée de la moniale se montra en haut du chemin de ronde, et elle abaissa le capuchon de son ample vestement de voyage, laissant ainsi apparaître son voile, caractéristique, pour celuy qui connaissait un minimum les ordres religieux, de son appartenance à l'ordre cistercien.

Bonjorn, garde ! Je suys mère Eloin, diaconesse de Bourganeuf et Nonce Apostolique du Limousin-Marche. Dauna Sindanarie m'a conviée à la rejoindre en ces murs, pour causer politique.

Intendant des Cars [PNJ] Messages : 38

Partie de dés achevée, l'intendant s'était réfugié sur la muraille. Et il avait commencé à se secouer les méninges. Qu'est-ce que c'était que ce délire de retour à la politique ? Quelle foutue mouche avait bien pu piquer les méninges surexcités de sa petiote ? Quelle folie l'avait donc prise ? Probablement pas celle des grandeurs, ça ne collait guère... Et lui, dans tout ce fatras ? Lui était destiné à l'aider à ouvrir et fermer les portes, à veiller dans l'ombre, à prêter une oreille attentive à tout ce qui pourrait être dit ou fait, se renseigner, examiner. Guère différent de ce qu'il avait pratiqué presque toute sa vie durant, en somme...

Tout à ses pensées plus ou moins moroses, c'était à peine s'il avait remarqué l'approche d'une dame sur le chemin menant à la demeure. Quand elle arriva pratiquement sous lui et se présenta, Elric eut comme un sursaut. Encore accentué par le voile révélé quand l'arrivante abaissa le capuchon de son vêtement. Une religieuse ? En ces lieux ? Quelle curieuse chose. D'où Sindanarie pouvait-elle connaître une ecclésiastique ? Il faudrait lui demander. Ce pourrait être intéressant.

Bref, la question n'était pas là. Dans l'immédiat, le nom avancé par la religieuse avait fait mouche, et sur un cavalier "Ne bougez pas, j'arrive !", l'intendant dégringola jusqu'à l'entrée et, ouvrant le passage à la moniale, s'inclina légèrement et reprit plus posément :

Ma Mère, excusez-moi... Soyez la bienvenue en ces murs. Sindanarie m'a effectivement parlé de vous, je crois qu'elle vous attend avec impatience dans la tourelle qui lui sert de bureau.

Messages : 82 Localisation : Bourganeuf

Eloin faillit pouffer de rire en oyant l'homme luy recommander de ne point bouger en attendant qu'il l'ai rejointe. Elle voyait mal comment elle aurait pu pousser la lourde porte du poste de garde, elle qui n'avait plus beaucoup de force ! Et puys, vu l'allure de ladite ouverture, il fallait surement un bon bélier pour l'enfoncer lorsqu'elle était verrouillée de l'intérieur...

La cistercienne mit pied à terre pendant que la porte s'ouvrait, et entra dans la cour en tenant sa jument par la bride. Un page ne tarda point à se présenter face à elle pour prendre les rênes de sa monture, et c'est avec un sourire qu'elle confia au jeune garçon la responsabilité de prendre soin de sa fidèle compagne à quatre pattes.

Le lad s'éloignant avec Noisette en direction des écuries, la Nonce reporta son attention sur le garde qui l'informait de ce qu'elle était attendue par la dame des lieux. Elle jeta un regard à la tourelle en question, et sourit à demi en se disant que, de cette hauteur, la dame de Viam devait avoir une pleine vue sur une majeure partie de son domaine.

Mercè, mon brave. Déclara-t-elle avant de prendre le chemin de la demeure, non sans avoir au passage détaillé d'une œillade discrète l'architecte du castel.

» Promenons-nous dans les bois... En admettant que nous ne croiserons pas de loup
» Arrivée d'une cohorte